Alain Niala – CE SOLEIL

Ce soleil, autre affranchi des influences du système avec les fleurs libertaires dans l’avance ésotérique du cheval pistant la voie d’un amour désireux de nidifier la cathédrale tracée Cette fenêtre porte les boutons où s’appuyer au cri de louve sur l’arc de cette pleine-lune qui dissout les grumeaux retenus en libido fluide comme la rivière née de la source de l’ailleurs lointain venu s’écussonner C’est un battement de regards convergents une chair de poule que le coq grimpe à l’échelle des vertèbres pour le triple saut du lâché de l’ange destructeur aux mains tendues de la parallèle ferroviaire du trapèze … Continúa leyendo Alain Niala – CE SOLEIL

Barbara Auzou – La poitrine des anges

à la poitrine des anges je viens triturer de menues prières pour que le môle s’allonge un peu vers nos circuits de sel et leurs étranges visions c’est une histoires de bateaux et d’oiseaux clairs c’est une histoire de nuages convalescents qui n’évoluent qu’en coulisse et creusent avec les dents jusqu’au bleu dans tes mains j’ai vu l’après de tout ce que tu fus vu l’arbre de tes lointains entendu l’essaim surpris de tes printemps et la mer cette grande actrice à la dérive et aux yeux ronds me tenait le cadre dans l’espoir que je surgisse à temps et … Continúa leyendo Barbara Auzou – La poitrine des anges

Gabrielle Segal – Femme se portant

’écriture est restée dans son lieu d’écriturece n’est pas s’en priverce n’est pas fuir on ne dit jamais la force que l’on perdjamais qu’on la regrettejamais qu’on l’a vue là sur le même lit que le littoujours forte mais à côtéon ne dit pas que c’est nous qui rompons avec elleon dit La force me quitteon dit qu’elles sont plusieurset que toutes nous quittentune seule demeurecelle-là est force qui se forceon le saitnous qui marchons moins vitequi pleurons plus souventcelle-là prend tout sur elleelle prend tout ce qui restele mène non pas devantmais au loin sûrementet loin c’est effrayantc’est ici … Continúa leyendo Gabrielle Segal – Femme se portant

Jean-Marc Feldman – Ciaccone en ré mineur

Une ciacconeet le souffle du bois embarqueengourdi se chercheré fa la timoréle la surtoutperdu là dans la suite d’une double croche si lentequ’il lui faut prendre consistance Quelques mesures encorepeu de certitudeinsistance répétitiontriple-croche croche pointée double crochecroche pointée double crocheet les doigts progressivement s’affranchissent de la main Triple-croche croche pointée double crocheet la main s’abandonne au regarddénoue les amarresnœud après nœudse fond dans ce que l’air contient de sondans ce que le son en son seinporte d’oreille et d’attentesi proche et déjà si loin de toute perception Passent les lisières des mondesles cohortes de spectresleur visite de fugitifQuelques mesures et … Continúa leyendo Jean-Marc Feldman – Ciaccone en ré mineur

Francine Hamelin – Entre la terre et le ciel

m’étendre sur la terre doucedans ses bras de racinesde fougères et de mousseset de pierres respirantesécouter sourdre les eaux limpideset ce cœur qui bat profondcontrebasse fidèle du sang et des sèves ouvrir le cielcomme on ouvre un grand livre de nuageset de toutes les nuances de bleuy lire le temps qu’il fait et celui qu’il feray voir des animaux sauvagesdes dragons des oiseaux de feudes moutons gris comme la pluieet sur les prairies ondulantes du couchantdes chevaux fougueuxà la crinière de soleil roux entre la terre et le cielécrire un jardin pour la suite du rêvepour nos enfances rebelles et … Continúa leyendo Francine Hamelin – Entre la terre et le ciel

Myriam Descendres – Si nous étions l’éternité

En lente évulsionNous rechercherions les couleurs des autres cieuxCeux qui peuplent les autres terresCelles où l’on chante encore franc En libre chamarreNous jouerions à saute-moutonInnocents d’avoir cru aux ombresDes bouts de chemin En lampée plaintivesNous épancherions aux lacs clairsEt aux sources tariesLes yeux qui couchésPerceraient encore quelques nimbéesTrop vives En longs fuseauxNous transpercerions les boucles doréesAux oreilles des nymphesLes naïades s’étant tuentResterait et pour toujoursLe bruissement du ventRappelant la mer En luisante clameurNous frôlerions silencieusesPour une dernière foisLe puits du jardin de luneLa source des jardins à l’oréeDe l’autel qui passe entre d’eux En bruissement d’ailesNous poserions sur la voûteDu … Continúa leyendo Myriam Descendres – Si nous étions l’éternité

Caroline Dufour – L’hiver vivant

L’HIVER VIVANT la neige qui se dépose sur une couche de glacerespire, j’entends sous le ciel blancla même scène, comme un théâtre encoreles voitures, les passantsl’asphalte bruni de neige sale et ce matin la blanche qui avale le monde et d’y voir des morceaux de route et de coeurle lieu, l’immensité d’une rivièreet la chute –sourde au battement des os la beauté est un luxe aussi grand que la mort –l’attente restée tienne et l’hiver vivant Si j’étais un arbre Continúa leyendo Caroline Dufour – L’hiver vivant

Myriam Descendres – La corrida de Santa Lucia

Je ne connais paysQui ne soit leurreNi patrie qui fasse sensSeule la solitude m’émeut encorePuis les pierres froides sous la neigeMe font sourire Ne les entends-tu pas battre ?Les tambours ne se sont pas tuent; non. et si elles dormentc’est pour mieux rêver d’un mondequi a si peu à offrir.Et où tantôt encore on entendraLe frondement d’une âme Pour l’heure, le calme se cherchel’agitation se noue au tumulteet en quelques instantsLe manège tourne encore,et encore il tourne… Loin d’être ludique.Les chevaux de boisrêvent follementdes flammes salvatrices.Sans cavaliers, sans hommes,sans même l’au-delàd’un ciel en cendre. Qu’ils se noient dans cette huile … Continúa leyendo Myriam Descendres – La corrida de Santa Lucia

Jean-Marc Feldman – attendre l’hiver

Les portes qui s’étaient alluméess’en retournent au silence L’an comme par habitudesur la panse des agapesrebondit malArque boutés au comptoirde glauques magiciens cravatéstentent un consternant karaoké Alors je sirote le ciel sans fioleme réchauffe au crépis de suddehorsenfermé en moi-même Bouches aux pâleurs rentréescouleuvres qu’on exhibe comme trophéesdéfaites sur le filet sans crédol’assise inconfortable Je pourrais à l’infiniémarger sur l’immersion des désirssur l’humus qui s’interloquela bordure des cimeset le chant des mésangesimprobable accueil de l’ansur le malheur des autressur la couleur des peauxl’inoxydable regard des colonsla peine des prolétairesleurs mois usés doublepayés moitiéet les mauvais discoursfourches caudineset chansons aigres Mais … Continúa leyendo Jean-Marc Feldman – attendre l’hiver