
Une ciaccone
et le souffle du bois embarque
engourdi se cherche
ré fa la timoré
le la surtout
perdu là dans la suite d’une double croche si lente
qu’il lui faut prendre consistance
Quelques mesures encore
peu de certitude
insistance répétition
triple-croche croche pointée double croche
croche pointée double croche
et les doigts progressivement s’affranchissent de la main
Triple-croche croche pointée double croche
et la main s’abandonne au regard
dénoue les amarres
nœud après nœud
se fond dans ce que l’air contient de son
dans ce que le son en son sein
porte d’oreille et d’attente
si proche et déjà si loin de toute perception
Passent les lisières des mondes
les cohortes de spectres
leur visite de fugitif
Quelques mesures et l’insolence enfin
l’ange de Chagall s’affranchit des ombres
des branches des hêtraies guindées de givre
de la source de glace muette
des sépultures de nos ravissements
Une lumière diffuse
quand se développe
depuis un fa majeur ténu
un ruissellement
rupture que l’élan emporte decrescendo crescendo
par-delà bétons épaisseur des portes
gaz prisonnier des vitres
chapes et couvercles
ferrailles et empilements
par-delà la politesse des convives
les siècles de ronds de jambe de poudre
fausse compagnie
trouble le piétinement de générations emmêlées
de cette foule née du désordre
enrouée et hagarde
Et cette foule tête levée vers la crinière invisible
visages se laissant caresser
pavillons mus et délicats
perçoit la légèreté
Âmes blessées se levant des civières
indigents et pétris de résilience
paumes d’un infime appui
dissipant leur regard vide
aussitôt se retirant
entrevoient la fausse piste
le cul de sac
et des maîtres d’œuvre
les incantations
qui dans l’indécence
se noient
Merci Marcello pour la publication de ce texte qui me tient vraiment à cœur. Merci a toi pour ce choix.
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