Gabrielle Segal –  Carnet d’écriture

DigitalArt de Marcello Comitini

Il n’y a pas d’histoire entre vous. Des mots. Beaucoup de mots. Des phrases. Toutes sortes de phrases. Couvrant en partie le spectre d’une histoire. Le temps que tu utilises ici compte. Il n’y a pas eu d’histoire. La conjugaison compte toujours. Généralement, elle fait la structure de l’histoire. Elle déplace les personnages dans un ou plusieurs temps donnés. Entre vous, il n’y a qu’un seul temps. Tu n’arrives pas à savoir lequel. Puisqu’il n’y a pas eu d’histoire. Fallait-il qu’il y en ait une ? Oui, il le fallait. C’est une des conditions de l’existence. Ou peut-être pas, après tout. Peut-être seulement une condition de l’écriture. Peut-être que vos écrits ont fait histoire. Tu sais bien que non. Tu sens que non. Vos écrits ont dissous l’histoire. Ils l’ont rendu illisible. Ils ne vous ont pas fixées dans le temps logique. Vos écrits étaient comme premier jet. Ou pire, comme notes préparatoires. Pas assez de matière, ou trop de matière. Dans les deux cas, impossible de voir l’autre dans sa vérité.
Il n’y a pas eu d’histoire entre vous. Il n’y a eu que des écrits.
Oui, peut-être, peut-être pas, sur une feuille, quelque part, la fin.

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